La paroisse de Cellule apparait vers 1271 avec la création du prieuré de Cellolio dont les différentes orthographes pourraient avoir comme signification "cellule de moine". Ce nom rappelle la fondation au moyen âge d’un petit monastère qui dépendait de l’abbaye bénédictine de Menat. C’est l’abbé de Menat qui nomme le prieur et le curé. Le prieuré devient florissant un siècle plus tard grâce aux Bénédictins qui, ici et là, canalisent les eaux, assèchent les marais, fortifient les terres et attirent autour d’eux ceux qui désirent se placer sous leur patronage. Le prieuré disparait à la mort du dernier bénédictin en 1629.
De cette époque, nous reste l’église, d’origine romane, bâtie probablement au XIIIème siècle, avec à l’origine un chœur profond, précédé d’un avant chœur apte à recevoir des stalles. Cette disposition rappelle la profession de ses fondateurs. Elle est placée sous le double patronage de Saint Saturnin et de Sainte Anne mais c’est actuellement le vocable de Sainte Anne qui est le plus couramment employé. L’édifice a subi au cours des âges de nombreux remaniements. Sa nef est couverte d’un berceau lisse contrebuté par des bas cotés en demi-berceau, un transept non saillant et une abside sans décor.
Du 17ème siècle à la Révolution, le prieuré demeura la propriété des Bénédictins qui nommèrent des vicaires perpétuels pour assurer l’administration spirituelle de la paroisse. A la Révolution, les cloches furent brisées et fondues et on fit bruler les statues des saints devant l’église. Trois d’entre elles, Sainte Anne, Saint Saturnin et St Martin sur son cheval, furent sauvées par des femmes du village qui les cachèrent. En bois polychrome doré, la statue de Ste Anne "l’éducation de la Vierge" et celle de St Saturnin sont visibles dans la nef. On peut également apercevoir une statue en plâtre polychrome et doré dite "l’Enfant Jésus de Prague" parce qu’elle est vénérée sous cette forme dans cette ville.
Le maître autel est en marbre blanc veiné, à deux gradins et tabernacle avec un décor néo roman appliqué doré et rouge. La partie inférieure porte comme motif central l’agneau pascal posé sur la croix et le livre aux sept sceaux.
A l’extérieur, sur la façade sud, un bas relief du XVe siècle en lave représentant l’annonciation a fait l’objet d’un classement en 1983 par les Monuments Historiques.
Au XIXème siècle, la paroisse retrouve une importante activité religieuse. Les sœurs de la Miséricorde ouvrent en 1847, face au presbytère, une école et un pensionnat de demoiselles (actuelle école Ste Philomène).
Puis, en 1856, s’installent les Pères de la Congrégation du saint Esprit et du Sacré Cœur de Marie. Leur établissement, d’abord orphelinat et école communale devient noviciat et surtout petit séminaire avec un rayonnement qui n’a cessé de croitre particulièrement grâce aux nombreux missionnaires d’Afrique. Celui-ci laisse la place de 1908 à 1911 au Grand séminaire diocésain venu de Montferrand avant de gagner Chamalières. Noviciat de 1945 à 1968, cette structure devient en 1983 un foyer d’accueil pour grands handicapés (Le Viaduc).
Autre témoignage de la vie religieuse, les nombreuses croix édifiées souvent à la croisée des chemins à l’occasion de fêtes religieuses. La plus ancienne datée du XVe se situe au cimetière et celle que l’on découvre en entrant dans l’église, en fonte ajourée avec motifs floraux et végétaux, coiffait le clocher de l’édifice.
Documents de référence : " extraits de la notice historique sur la paroisse de Cellule, rédigée par un élève de Rhétorique du petit séminaire à la fin du XIXe", bulletins municipaux, Editions Horvath 1988, le petit patrimoine de Cellule, archives diocésaines.
P. Boisseau – G. Martin